Éléments du patrimoine

null Site archéologique du Fâ

Site archéologique du Fâ - Barzan © CARA

Avant de connaître son apogée à l’époque gallo-romaine au 2e siècle de notre ère, le site du Fâ et ses alentours ont été occupés par l’Homme dès le Néolithique. Cela est attesté dès 1877 avec la découverte de poteries, d’outils en silex et en os et d’haches polies.

En 1998, des fouilles menées au pied du moulin du Fâ entrainent la découverte d’un fossé datant de la fin de l’âge du Fer. Ainsi dès l’époque gauloise, une cité et un port étaient en cours de développement, qui sera amplifié avec la conquête romaine. Au 1er siècle, la ville, étendue sur plus de 100 hectares, abrite environ 15000 habitants. Elle est dotée de temples, d’un théâtre, d’un forum, de thermes, de grands entrepôts, d’une grande avenue et d’un port. Cette cité est identifiée comme Novioregum, ville mentionnée sur l’itinéraire d’Antonin au 3e siècle.

La ville connaît un déclin à partir du 3e siècle, peut-être dû à l’envasement de son port (qui se situait à ce qui est Barzan‑Plage aujourd’hui). Abandonnée, la cité antique sert alors de carrière pour les constructions alentours, expliquant la présence de remplois antiques dans les communes autour de Barzan.

Au 14e ou au 15e siècle, le site est exploité à des fins agricoles. Au 17e ou au 18e siècle, un meunier y fait édifier un moulin. Au cours de son inventaire du territoire, l’ingénieur et géographe du roi, Claude Masse, relève la présence de la ville tombée dans l’oubli : "Environ à 1100 toises de Talmont, la tradition assure qu’il y avait jadis une ville fameuse… La première preuve visible est la base d’une tour de 13 à 14 toises de diamètre sur laquelle on a bâti un moulin que l’on appelle du FAR, que l’on croit avoir été un ancien fanal…". À l’exception du moulin, le site n’a pas fait l’objet d’une occupation urbaine depuis son abandon, permettant ainsi de le préserver.

Les premières fouilles du site ont lieu en 1882 et 1890 mais les recherches de plus grande ampleur sont entamées à partir des années 1920. Elles sont dirigées par Léon Massiou, historien saujonnais, puis par Louis Basalo, architecte et archéologue royannais. La découverte du temple et d’un aqueduc et le dégagement du théâtre font prendre conscience de la grandeur de la ville antique.

Interrompues par la Seconde Guerre mondiale, les fouilles reprennent dans les années 1950 et un premier musée expose les découvertes. Mais le manque de moyens entraine de nouveau l’arrêt des fouilles et la fermeture du site. En 1975 et 1976, Jacques Dassié réalise des vues aériennes mettant en avant l’étendue du site au-delà du lieu‑dit La Garde.

En 1993, la municipalité de Barzan acquiert la ferme et le moulin du Fâ. Depuis 1999, elle est associée en syndicat mixte avec le Conseil Général de la Charente‑Maritime. La gestion est confiée à l’Association de sauvegarde et de mise en valeur du site archéologique de Barzan (ASSA Barzan), créée en 1993. De nouvelles campagnes de fouilles sont entamées dans les années 1990. Depuis 2005, le site est doté d’un musée exposant le résultat des découvertes archéologiques.

Source(s) : ASSA Barzan, Le Patrimoine des communes de Charente‑Maritime, Flohic p.218, Inventaire du Patrimoine Poitou‑Charentes.

Localisation

25, route du Fâ
17120 Barzan

Barzan

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Date / Période

1er et 2e siècle.

Matériaux

Vestiges gallo-romains.

Type de patrimoine

Remarques

Propriété publique, ouvert à la visite, entrée payante.
Classements de parcelles au titre des Monuments Historiques le 3 septembre 1937 et le 1er août 1939.

Mise à jour : lundi 07 mars 2022