La fondation de l’abbaye Notre‑Dame de Sablonceaux relève du schisme pontifical de 1130, au cours duquel Guillaume X d’Aquitaine, influencé par l’évêque d’Angoulême, prend parti pour l’Antipape Anaclet II. Voulant faire pénitence, il fait don de ses terres de Sablonceaux et de Fontaine‑Le‑Comte à l’Église et part en pèlerinage à Saint‑Jacques‑de‑Compostelle, pendant lequel il périt (1137).

Le premier abbé de Sablonceaux est Geoffroy de Loroux, futur archevêque de Bordeaux, et officiant au mariage d’Aliénor d’Aquitaine et Louis VII. Les religieux de l’abbaye sont des chanoines de Saint‑Augustin, vivant en communauté, suivant des règles proches de celles des cisterciens, expliquant l’absence d’éléments sculptés dans la partie romane de l’église abbatiale.

L’abbaye se développe au 13^e siècle et s’embellit d’éléments gothiques. Sa richesse attise les convoitises. En 1442, l’abbaye est pillée et brûlée. L’église épargnée pendant la Guerre de Cent ans est incendiée en 1568 pendant les guerres de Religion : elle perd alors deux travées de sa nef et la réparation est sommaire.

Au moment de la Révolution, les chanoines sont chassés et l’église devient communale avant de devenir une propriété privée. Entre 1800 et 1850, elle sert de carrière de pierres et perd la moitié de ses bâtiments.

En 1939, elle est transformée en laiterie et orphelinat. L’abbaye est alors en ruine et il faut l’intervention d’André Malraux pour qu’elle soit restaurée.

Depuis 1986, elle est occupée par la Communauté du Chemin Neuf qui y a fait renaître la vie spirituelle.