Sentiers des Arts
Sentiers des Arts 2020
Eau & Vent
du 19 septembre au 8 novembre 2020
3 territoires partenaires, 4 communes, 23 artistes, 19 œuvres
Les Sentiers des Arts sont devenus au fil des années, un rendez‑vous culturel automnal attendu. La manifestation continue à s’inscrire au cœur des villages, au plus près des habitants. Il s’agit bien de rendre l’art accessible à tous. La vie a besoin d’art et ce dernier n’aura jamais été aussi nécessaire que pendant cette année particulière.
Cette 8e édition est une immersion dans une notion immatérielle. Les artistes se sont appropriés dans la conception de leurs installations deux éléments de la nature, vitaux et indomptables : Eau et Vent. L’idée est de mettre en évidence ces deux énergies de la vie et de trouver, grâce ou avec l’art, des interconnexions entre elles.
2 000 scolaires parcourent les sentiers chaque année.
null Karinka Szabo‑Detchart
PaSsAGE, szél hatàr
Saint-Fort-sur-Gironde
Port Maubert
Cette installation, suspension poreuse et mobile, met en œuvre un processus d’apparition du mouvement inéluctable de "transgression" des limites.
Karinka Szabo‑Detchart
Artiste plasticienne, enseignante en art, elle vit et travaille à Bordeaux.
"Théoricienne et praticienne Karinka Szabo‑Detchart aime conceptualiser et concrétiser. Son travail s’enracine à la lisière de l’art, de l’architecture et de la nature. Elle pousse la réflexion au‑delà des frontières établies et cherche à déloger l’origine des formes. Le cadre est le propre de la nature, pas celui de la pensée humaine, sclérosante et bavarde ; tel est le propos de l’artiste qui s’émancipe des schémas intellectuels, libère les espaces, transforme les regards et ouvre l’esprit. L’artiste interroge, cherche à revenir à l’essentiel. Les œuvres de Karinka Szabo‑Detchart sont métaphysiques et poétiques. À les contempler, nous comprenons que la pensée artistique est une impulsion de vie". Texte de Sophie Geoffrion, philosophe.
Retrouvez le travail de l’artiste sur :
La frontière (hatàr) disparaît entre l’œuvre et le spectateur et ne s’érige plus comme une ligne de démarcation qui isole et enferme, mais devient, à l’instar de la mer, un lieu de passage et d’ouverture où s’opère une circulation, une ou des rencontres possibles avec soi ou autrui. L’œuvre interactive se mue en parcours initiatique menant à une prise de conscience : la difficulté de changer de perspective, de migrer, de quitter, d’opérer un changement radical dans un monde en profonde mutation. Notre déplacement est contraint par la traversée des éléments suspendus : se baisser, passer à côté, éviter, contourner, heurter… Le vent (szél) augmente cette sensation en s’engouffrant librement dans la structure. Il se matérialise en produisant formes et sons aléatoires amplifiés par nos déplacements. Cette spatialisation sonore permet de captiver l’attention du spectateur, d’accroître sa perception émotionnelle et expérimentale. Entre flux et reflux, eau et vent ; au‑delà de tout naufrage dans ce mouvement perpétuel induit par la nature, scintille la promesse d’un renouvellement. Avec cette installation "PaSsAGE, szél hatàr", l’artiste choisit d’aborder le thème Eau & Vent à travers une préoccupation constante de notre société, l’actualité dramatique des migrants venus de pays en guerre en passant par la mer au péril de leur vie. L’œuvre est constituée d’éléments qui sont des jalons de traversées périlleuses et d’icônes de sauvetage. La mer est un lieu de passage et d’ouverture où s’opère une circulation. Cette circulation est une métaphore de tout voyage, qui peut devenir dangereux et dont le son nous renvoie à nos propres peurs, à nos doutes et nos interrogations.