L’origine des grottes de Meschers‑sur‑Gironde remonte au Crétacé : à cette époque, la région est sous la mer et le calcaire se forme. À la fin du Crétacé, le plateau de calcaire constitue un front de falaises qui émerge de l’eau grâce au retrait de la mer. Elles auraient été occupées dès le Néolithique.
Les grottes font l’objet de récits : elles auraient servi de refuge pendant les guerres de Religion au 16^e siècle, puis pour les protestants persécutés au 17^e siècle. Elles auraient aussi été un repère pour les naufrageurs ou les contrebandiers.
La première mention avérée de ces grottes comme habitat est celle de Claude Masse qui les présente comme des "carrières habitées". Creusées naturellement et agrandies artificiellement, ces grottes sont des habitats pérennes au 19^e siècle. Inexistantes sur le cadastre, elles font pourtant l’objet de ventes et de locations. Les troglodytes habitent alors dans un environnement à la température stable avec une vue imprenable et vivent des produits de la pêche et de leur potager. Elles constituent le seul habitat de ce genre en façade maritime en France (existent en bord de fleuve en Gironde, Dordogne et dans le Lot).
Au cours du 19^e siècle, le tourisme royannais entraîne la visite de curieux dans ces habitats troglodytes. Gênés dans les premiers temps, les troglodytes comprennent rapidement le profit qu’ils peuvent en tirer et les infrastructures touristiques se développent.
Le succès s’amoindrit dans les années 1970 avant de connaître un renouveau au début des années 2000. Il reste encore de nos jours des grottes privées, reliées à des maisons installées sur la falaise.

Les grottes de Régulus

Propriété de la municipalité depuis 1980, les Grottes de Régulus sont ouvertes au public en 1986. Elles tirent leur nom d’un navire qui sombra en 1814 à leurs pieds. En 1814, le capitaine de vaisseau Régnauld, commandant du Régulus, reçoit l’ordre de contrôler l’embouchure de la Gironde et d’en interdire l’accès aux britanniques. Faisant face à une escadre anglaise à la forte puissance de feu, les français se mettent à l’abri devant le fort de Meschers. Suivant les instructions le capitaine saborde sa flotte. Selon la légende, le Régulus aurait brûlé pendant trois jours et trois nuits.

Les grottes de Matata

Réhabilitée en 1992, les grottes de Matata regroupent un écomusée abritant un habitat troglodyte reconstitué, un restaurant et un musée.

Source(s) : prospection ; Inventaire du Patrimoine de Poitou‑Charentes.