Sentiers des Arts
Sentiers des Arts 2013
Regards hors saison sur le Mur de l’Atlantique
du 14 septembre au 11 novembre 2013
4 communes, 5 artistes, 5 œuvres
Pour ce premier rendez‑vous, c’est un patrimoine singulier qui est au cœur de la création artistique : les vestiges du Mur de l’Atlantique, ancienne ligne de défense côtière réalisée sous l’occupation allemande (1940‑1945) qui marque les côtes royannaises des communes de La Tremblade à Saint‑Georges‑de‑Didonne. C’est à travers le regard aiguisé, pertinent et parfois déroutant de cinq artistes que le public découvre des œuvres éphémères qui s’inspirent du paysage naturel et qui transforment ces espaces en des univers d’audace et d’étonnement.
null Thierry Montoy (2013)
L’horizon inverse
Saint-Palais-sur-Mer
Plage de La Grande Côte
Les bunkers, ces témoignages d’une histoire sont bouleversants, ils sont bouleversants de tragédie, d’erreurs, d’impasse, de bêtise et de folie comme toute ruine issue de la guerre.
Thierry Montoy
Depuis plusieurs années, Thierry Montoy a choisi d’orienter son travail de plasticien essentiellement sur la création et la production d’œuvres en situation. Le point commun entre tous ses travaux est une recherche, une exploration perpétuelle : celle de la définition de l’art et de l’artiste. Engagé dans ce processus créatif, cet artiste s’inspire de la richesse patrimoniale des sites et oriente son travail par rapport à des contextes précis, une rencontre avec un lieu privilégié, une occasion de provoquer la découverte, l’envie d’en savoir davantage, d’inviter à regarder le monde à travers une œuvre et de proposer un dialogue avec le public.
Retrouvez le travail de l’artiste sur :
C’est la contre‑création absolue et dans ce sens tout oppose ces lieux chargés négativement à une intervention artistique...
Comment me situer comme créateur avec mes outils artistiques dans le contexte du témoignage d’un tragique échec d’humanité ? En effet, il est impossible de nier la fonction de destruction de ces constructions inscrites comme des blessures dans un environnement littoral extraordinaire...
Comment proposer un regard qui soulage, replace l’homme, interroge, assiste à la mémoire et au renouvellement du cycle de la vie ? Je pose donc un regard éphémère sur ces constructions en cours de disparition. Cette ligne horizontale blanche d’une centaine de mètres posée sur chaque bloc de béton, c’est une frontière, une ligne "spatiale et temporelle" qui fait basculer le regard d’un monde dans l’autre. Simple et essentiel, ce trait blanc constitue l’œuvre avec les bunkers qui en font partie intégrante.
"L’horizon inverse", titre de l’installation, est à la fois une référence et un hommage poétique au travail de Paul Virilio.
L’art ne rend pas le visible, il rend visible disait Paul Klee. Surligner ou tirer un trait sur le passé, libre au spectateur d’en décider.