La pêche à la crevette au carrelet, terme désignant à l’origine le filet de pêche, se pratique depuis au moins le 18^e siècle. Alors utilisé uniquement par les femmes, le carrelet se constitue d’une simple plate‑forme équipée d’un garde-corps depuis laquelle la pêcheuse descend des filets tenus par un cadre en bois. La plate‑forme est accessible, non pas par une estacade comme c’est le cas aujourd’hui, mais par deux rangs de perche, l’une pour marcher et la seconde pour se tenir.

Les carrelets se multiplient dans l’Entre‑Deux-Guerres sur toute la côte saintongeaise de l'estuaire et explosent après 1945 malgré une limitation par arrêté en 1936. Cet essor était lié à la mode des bains de mer : les riches "baigneurs" profitaient ainsi d’un site agréable et pratiquaient une pêche de loisirs. Les carrelets, désormais dotés d’un cabanon, font pourtant partie intégrante de l’image des côtes royannaises, mais finalement depuis moins longtemps que ce que l’on pourrait imaginer.