Installée sur la rivière de Chauvignac, la minoterie des Monards succède à un moulin à eau ou à marée, qui aurait été présent dès le Moyen Âge. La minoterie prend sa forme actuelle en 1854, alors qu’elle est encore qualifiée de moulin, et est associée à un atelier de fabrication sur trois étages remplaçant la maison du meunier. Une machine à vapeur est installée en 1859. Implantée sur le port des Monards, elle doit sa prospérité à sa proximité avec l’estuaire qui facilite le transit des marchandises. La vanne du moulin pouvait également jouer le rôle d'écluse de chasse. C’est un ouvrage aménagé entre deux plans d'eau de niveau différent pour permettre de chasser les dépôts limoneux d'un plan d'eau supérieur dans un plan d'eau inférieur. "Cette usine jouit de l'immense avantage de se trouver placée à une telle proximité du port des Monards que les bâtiments qui viennent pour prendre des chargements de farine, peuvent appuyer leur planche de charge sur le seuil de sa porte." Le bâtiment de gauche de la minoterie est sans doute plus ancien, peut‑être celui du moulin primitif. L'immeuble de droite daterait de l'installation des machines à vapeur.

La minoterie est composée de deux bâtiments accolés. Elle occupe le fond de l'embranchement est. Son autre façade donne sur la route départementale 145. Sa prise d'eau est située de l'autre côté de la route. Le bâtiment de droite (vu côté port) s'élève sur deux étages. Au rez‑de‑chaussée, sa façade (côté port) est protégée par un auvent en bois et pierre de taille couvert de tuiles. Sur la façade côté route est peinte l'enseigne "Minoterie Chevalier". Le bâtiment de gauche est moins haut. Il s'élève sur un étage qui est percé de plusieurs fenêtres. C'est sous cet immeuble que passe la rivière de Chauvignac. Il est possible qu'un troisième bâtiment situé à l'extrême droite (côté port) aie appartenu à la minoterie.

Les bâtiments sont en moellons maçonnés, le tour des portes et des fenêtres est en pierre de taille maçonnée. Les façades, côté port, sont couvertes d'un enduit gris ou blanc. Leurs couvertures sont en tuiles. La minoterie a cessé de fonctionner. Les bâtiments sont aujourd'hui partiellement inutilisés. Les bâtiments semblent avoir été divisés. Une partie a été transformée en habitations, une partie est inhabitée. La cheminée de la minoterie, visible sur une carte postale ancienne, n'existe plus.

La minoterie fonctionne jusqu’en 1970. Sa cheminée en briques est démolie en 1990. La façade est restaurée en 2011.

Source(s) : Inventaire du Patrimoine Poitou‑Charentes.