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Histoire de la commune
D’une superficie de 2622 hectares, la commune s’étend sur le plateau calcaire crétacé qui sert d’ossature à la presqu’île. Le site est occupé dès la Préhistoire par des chasseurs‑cueilleurs et probablement pêcheurs. Sédentarisée au Néolithique,...
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D’une superficie de 2622 hectares, la commune s’étend sur le plateau calcaire crétacé qui sert d’ossature à la presqu’île. Le site est occupé dès la Préhistoire par des chasseurs‑cueilleurs et probablement pêcheurs. Sédentarisée au Néolithique, la population se compose alors d’agriculteurs‑éleveurs. Dès l’an 1000 av. J.-C., des voies commerciales semblent exister, du territoire d’Arvert jusqu’à l’embouchure de la Charente et de la Seudre vers l’intérieur du pays.
À l’époque romaine, la population est croissante. La forêt connait quelques défrichements, les cultures se développent et l’eau est exploitée par les moulins à eau et les puits.
Arvert est une des plus anciennes paroisses de la presqu’île : très tôt, le bourg est le siège d’un archiprêtré qui administre 52 paroisses. Entre 1083 et 1107, les seigneurs de Mornac font don de l’église d’Arvert à l’Abbaye de la Sauve‑Majeure (Entre‑Deux‑Mers, Gironde).
Dès le 11e siècle, l’activité économique est diversifiée : cultures des céréales et de la vigne, pêche maritime, cabotage ou encore exploitation des salines. Cette dernière activité donne lieu à un important commerce de sel vers Bordeaux, jusqu’au 17e siècle, comme l’atteste notamment le passage de deux gabarres alvertonnes, la "Georges" et la "Jacques", en 1457 à Royan.
En 1460, Mademoiselle de Villequier, châtelaine d’Arvert, fait face aux violations de son territoire par Olivier de Coëtivy, sénéchal de Guyenne et seigneur de Royan. Après plusieurs suppliques adressées par la châtelaine, le roi Charles VII prend l’affaire en main. Il constate ainsi que "le seigneur de Coëtivy veut, par ce moyen, étendre les limites de ladite terre de Royan au détriment de la baronnie d’Arvert" et il précise que "Coëtivy n’est pas qualifié pour se faire justice lui-même. Il existe, à cet effet des juges royaux à la sénéchaussée de Saintonge en son siège de Saintes".
Au 16e siècle, se développe le commerce de la pêche à la morue. Les marins du pays d’Arvert sont recrutés par les armateurs bordelais et rochelais pour la navigation vers l’Angleterre et le commerce triangulaire. C’est dans ce contexte que s’implante la Réforme protestante à Arvert et dans les alentours. Dès 1540, le frère Nicolas prêche la foi huguenote dans l’église Saint‑Étienne d’Arvert. Il est arrêté, emprisonné à Saintes puis brûlé pour sa foi le 5 avril 1546, devenant ainsi le premier martyr de la presqu’île. La commune subit les guerres de Religion : l’église du 11e siècle est détruite par les protestants. En 1682, le deuxième temple de la ville (construit en 1609) est détruit par arrêt du Conseil d’État.
La ville d’Arvert est tenue par une baronnie. En 1578, c’est le sire de Pons qui en est le baron : le 22 février, sa femme, la dame de Montchenu, obtient des "manans et habitans" qu’ils creusent un canal "de la Maire" et des ponts de pierre pour le traverser. En dédommagement, ils acquièrent le droit de ramasser le bois mort dans la forêt, moyennant 15 sous par "feu" (foyer), mesure encore en vigueur en 1839.
Au 17e siècle, l’économie d’Arvert est florissante. L’exploitation et le commerce du sel restent considérables. En parallèle, se développent les activités artisanales liées à la pêche et aux commerces. Le port de "la Jument", où aboutit le chenal de la Guillate, est actif : il peut recevoir des navires de 22 tonnes. Les navires destinés à la pêche à Terre‑Neuve sont armés au port de "La Jument". Celui‑ci abrite également de nombreux magasins. À cette époque, la famille de la Chapeleine se lance dans l’élevage d’huîtres et fournit la table de Louis XIV. Mais avec la révocation de l’Édit de Nantes par l’Édit de Fontainebleau, le roi, sachant ses fournisseurs huguenots, leur retire sa clientèle par crainte de l’empoisonnement.
Le 20 novembre 1627, par adjudication et moyennant la somme de 15 000 livres, le cardinal de Richelieu achète la baronnie d’Arvert. Son petit-neveu, Armand‑Jean du Plessis en hérite. La baronnie passe ensuite de main en main : la duchesse d’Aiguillon, la princesse de Condé ou encore le Maréchal de Sénecterre en sont les différents propriétaires. Au 18e siècle, elle appartient au marquis de Conflans qui émigra à la Révolution française.
La commune n’est que peu perturbée par la Révolution française. Le curé, réfractaire, ne quitte pas Arvert et continue à exercer clandestinement son ministère.
La guerre avec l’Angleterre oblige le Royaume de France à céder ses colonies américaines. Cela eut un impact au 18e siècle pour Arvert et ses deux activités économiques essentielles. La pêche à la morue décline et l’exploitation du sel est supplantée. Les pêcheurs d’huîtres prennent progressivement leur place jusqu’à devenir des ostréiculteurs et les bassins de sel deviennent des claires. Une des descendantes de la famille de la Chapeleine, Blanche, se lance dans la promotion de l’huître : elle envoie des "écaillères", jeunes fille en costumes saintongeais, vendre les huîtres aux portes des hôtels dans les grandes villes.
La reconversion vers l’ostréiculture est confirmée au 19e avec l’introduction de l’huître portugaise. C’est aussi à cette époque qu’est aménagé le port à "la Grève à Duret" suite à l’envasement du port de "la Jument" après des négligences dans l’entretien des canaux.
Avec le Second Empire, le tourisme se développe dans la région et entraîne l’augmentation de la consommation d’huîtres. Les estivants prennent l’habitude d’organiser des "excursions‑dégustations". En septembre 1888, Émile Zola, en vacances à Royan, organise une de ces expéditions à la Grève à Duret. Les excursionnistes se retrouvent à table près des claires à déguster les huîtres arrosées de vin blanc toute l’après‑midi.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Arvert se trouve en zone occupée, puis est intégré à la Poche de Royan en août 1944. La ville est libérée par les troupes du 50e R.I. le 16 avril 1945.
Aujourd’hui, Arvert partage ses activités entre la polyculture, l’ostréiculture et le tourisme. Malgré la diminution importante du nombre d'agriculteurs (ils sont passés d'une quarantaine à une douzaine), les surfaces cultivées restent sensiblement les mêmes (près de 1000 hectares). La commune produit du vin blanc, du pineau, un peu de cognac (Bois ordinaires). L'élevage a permis l'implantation d'une laiterie moderne. Les claires pour l'affinage des huîtres s'étalent tout le long de la Seudre. La commune dispose de deux ports : Coux et La Grève à Duret. Enfin, Arvert accueille les estivants recherchant le calme sans être trop éloigné de la grande forêt de la Coubre ou des immenses plages du littoral. Les structures d'accueil disposent d'hôtels‑restaurants, de campings et de gîtes ruraux.
Éléments du patrimoine
CIVIL / PUBLIC
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MILITAIRE
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